Les jeunes prennent la parole !

Les jeunes prennent la parole !

Communiqué de l’Animation Régionale des Missions Locales Auvergne – Rhône-Alpes (AMILAURA).


Afin de redonner la parole aux 16-25 ans, premiers concernés par les débats et concertations sur l’accès à l’emploi des jeunes, les 436 Missions Locales de France ont collecté la parole des jeunes qu’elles accompagnent à travers une enquête Flash. Réalisée avec le soutien de France Stratégie et du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq) auprès de 24 000 répondants, cette enquête met en lumière les enjeux auxquels les jeunes font face en cette période de crise, notamment sur la question de l’accès à l’emploi, et plus largement sur le volet de l’insertion sociale. Des réalités dont le réseau s’empare pour défendre l’avenir de ces jeunes auprès des pouvoirs publics, à travers une série de propositions portée par l’Union Nationale des Missions Locales (UNML).

Les chiffres clés en Auvergne – Rhône-Alpes

32,4 % des jeunes déclarent avoir mal ou très mal vécu le confinement, invoquant :

  • à 36 % l’isolement,
  • à 40,5 % les difficultés à trouver un emploi,
  • à 31,5 % les difficultés financières.

Sur les 35,4 % des répondants qui avaient un emploi avant le confinement, 45 % déclarent l’avoir perdu.

Parmi les 35 % des jeunes qui se disent inquiets en cette période de crise, 75 % remontent la peur de ne pas trouver un emploi. Trouver un emploi est LA priorité pour 75 % des sondés dans les mois qui viennent.

64 % des jeunes traduisent un besoin d’accompagnement dans leurs projets.

Retrouvez en détails les résultats de l’enquête pour la région Auvergne – Rhône-Alpes juste ici :

L’emploi, une question essentielle pour les jeunes

Sur les quelque 30 % de répondants qui avaient un emploi avant le déclenchement du confinement, 42 % d’entre eux disent l’avoir perdu pendant cette période principalement dû au fait que leurs employeurs ont mis fin à leur contrat de travail (56,6 %).

A cet inquiétant constat s’ajoute la question de la formation des 16-25 ans : 20,4 % des jeunes interrogés suivaient une formation avant le confinement, formation qui s’est interrompue pour plus de la moitié d’entre eux (54,2 %), notamment en raison de la fermeture du centre de formation ou de l’établissement scolaire (83,9 %).

La question de l’emploi est résolument centrale et présage une insertion professionnelle complexe à la rentrée 2020 dans un environnement dégradé, avec l’arrivée de plus de 700 000 jeunes sur le marché du travail après l’été. Par ailleurs le taux d’interruption de formation nous fait craindre une vague massive de décrochage de plusieurs milliers de jeunes, qui pourraient à terme se retrouver sans diplôme ou qualification, et ainsi éprouver une double-peine au moment d’entrer sur le monde du travail.

Jean-Patrick GILLE, Président de l’Union Nationale des Missions Locales

Partagés quant à leur perception de l’avenir, ils oscillent entre confiance (30,5 %) et inquiétude (33,4 %). D’ailleurs, les trois quarts des jeunes inquiets craignent de ne pas trouver d’emploi en raison de la crise.

Sans équivoque, la question de l’emploi est essentielle pour les répondants, qui la placent à près de 77 % en tête de leurs priorités pour l’avenir, suivi par la clarification de leur projet professionnel (66,8 %), et la reprise d’une formation (43,7 %).

Lorsqu’on leur demande s’ils souhaitent être accompagnés dans les différentes étapes de leur vie, 61 % des jeunes répondent positivement. Et ici encore l’enjeu de l’insertion professionnelle est le tout premier sujet cité parmi les aspects sur lesquels ils pourraient solliciter un accompagnement, suivi par le soutien financier, une aide dans les démarches administratives. Ils comptent majoritairement sur leur entourage (famille, amis) pour les soutenir, mais aussi sur les professionnels d’associations ou de structures en proximité de leur lieu de vie.

Sécuriser l’avenir des 16-25 ans en contexte de crise

Les Missions Locales sont plus que jamais engagées aux côtés des jeunes, et portent des propositions autour de 3 priorités pour sécuriser le parcours des jeunes, face à un risque de précarisation accru.

#1 Répondre aux besoins sociaux des jeunes

Créer un fond d’urgence social réactif :

Suspendre la réforme en cours des règles de calcul du chômage au regard du contexte et report à minima pour les jeunes de moins de 30 ans.

#2 Anticiper la rentrée : se donner les moyens d’une ambition pour la jeunesse

Réaffirmer la priorité donnée à la qualification pour les jeunes, vrai passeport pour l’insertion.

Doubler le budget alloué à la mise en oeuvre de l’obligation de formation jusqu’à 18 ans : passer de 20 à 40 M€.

Amplifier la mobilisation des jeunes dans un parcours d’accompagnement adapté à travers une augmentation de 70 M€ de l’enveloppe dédiée à la Garantie Jeunes.

#3 Multiplier les opportunités pour les jeunes

Développer les opportunités d’insertion des jeunes par de premières expériences longues dans le monde du travail en doublant le nombre de Parcours Emploi Compétences (PEC), pour arriver à 12 000 postes au lieu des 6 000 actuels.

Mener une campagne active de promotion de l’alternance et de l’apprentissage auprès des jeunes et des entreprises.